Méfiance si vous êtes parfois infidèle à nos forêts et faites régulièrement votre jogging dans le bois de Baudour. Ce mardi, peu avant 18h, une habitante de Baudour a été violemment agressée. Ses proches témoignent.
Le bois de Baudour, c’est la « bouffée d’air » de Jeanne (nom d’emprunt), 51 ans. Joggeuse confirmée, elle emprunte régulièrement ses allées verdoyantes, et ce, depuis une bonne vingtaine d’années. Jeanne, habite à quelques pâtés de maison de là. Ce bois est presque sa deuxième maison. C’est donc en toute confiance qu’elle est allée faire son jogging, ce mardi soir. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle n’était plus retournée au bois, suite à une tendinite. Hier, c’est donc en marchant qu’elle parcourait le parcours santé. Partie sur un coup de tête, elle n’avait pas pris le soin de prévenir ses proches.
Hélas, il y avait peu de monde dehors ce soir-là. À l’instar de leurs compatriotes, la plupart des Baudourois étaient devant leur téléviseur pour suivre la rencontre Belgique-Algérie. Elle se trouvait ainsi quasiment seule. Quasiment. Car alors qu’elle se trouvait à environ 500 mètres de l’orée du bois, un homme cagoulé lui est tombé dessus.
L’individu lui a asséné plusieurs coups à l’aide d’un objet en métal. Peut-être une pince, d’après la famille. Il l’a ensuite traînée dans les fourrés, sur une trentaine de mètres. Toujours consciente, Jeanne s’est probablement débattue, ce qui a peut-être eu pour effet de mettre l’homme en fuite.
Grièvement blessée, la tête ensanglantée, la malheureuse a eu la force de marcher jusqu’à l’orée du bois. Un cycliste qui passait par-là lui a porté secours et l’a amenée jusqu’à la maison la plus proche où elle a pu contacter une ambulance et des membres de sa famille. À 18h07, son beau-frère qui vit à proximité a ainsi reçu un coup de fil.« Elle m’a dit d’emblée : ‘j’ai été agressée dans le bois, il a frappé très fort…’. J’ai alors pris la voiture et je suis allé la chercher. Elle était salement amochée. J’ai dû me contenir pour ne pas lui montrer mon effroi, » confie-t-il. Les secours sont arrivés quelques instants après.
D’abord transportée à l’hôpital Louis Caty (Epicura), la Baudouroise a ensuite été transférée au CHU Tivoli de La Louvière. Ses blessures sont sérieuses : plusieurs fractures du crâne, les deux bras fracturés, des plaies ouvertes à l’arcade sourcilière et au menton. « Il s’est vraiment acharné… » pointe son beau-frère. Son compagnon est, quant à lui, très remonté contre son agresseur. « Qu’on me le mette cinq minutes entre les mains, il verrait ! »
Mardi soir, les jours de Jeanne étaient toujours en danger. Les médecins craignaient en effet un oedème cérébral. Mais d’après la famille, hier, son état s’était stabilisé.
Son beau-frère est retourné sur les lieux. Il a retrouvé son sac banane. Son GSM se trouvait encore à l’intérieur. Le vol n’était donc pas le mobile. Pourquoi alors ? Était-ce une agression gratuite ?
Certaines sources affirment que Jeanne pourrait avoir été victime d’une tentative de viol avortée. Elle n’a cependant pas encore pu être entendue par la police. Du côté du Parquet, on souligne le caractère isolé de cette agression. Une enquête est ouverte afin de retrouver l’auteur. Toute personne possédant des informations susceptibles d’aider les policiers dans leur enquête est priée de contacter leurs services.
SUDPRESSE.BE